Délégation Régionale de Douala : le frère Joseph NDJELLA MBELECK s’exprime

Interview du DRD réalisée le 18 Novembre 2020
Délégation régionale de Douala : Le frère Joseph NDJELLA MBELECK s’exprime

ML : Bonsoir, vous êtes à la tête de la délégation régionale de Douala de la Fraternité Ephphata (FE), pouvez-vous s’il vous plait vous présenter et présenter également votre délégation ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Bonsoir Sr Maguy, je m’appelle Joseph NDJELLA MBELECK, je suis délégué régional de Douala depuis environ 4 ans si j’ai bonne mémoire. Et la DRD est composée en réalité de plusieurs structures. Il y a la délégation elle-même qui est composée du délégué et de ses adjoints, les secrétaires généraux, les financiers, la coordination des inspections. Les structures qui suivent, ce sont les inspections. Il y a les inspections techniques chargées de superviser les différentes paroisses dans lesquelles la Fraternité est installée. Nous avons également des inspections de service qui s’occupent pour la plupart des charismes dans lesquelles EPHPHATA excelle : Louange, Intercession et Caritas. Parmi ces inspections citées, nous avons des personnes chargées de nous aider dans les finances, une inspection chargée de la famille, une inspection chargée du service stricto sensu. Dans le même registre, il y a une inspection chargée de la spiritualité et des enseignements. Je dois en avoir oublié certaines. Donc après ces inspections, nous avons des bergeries qui sont dirigées par des bergers. Douala est une délégation régionale parce qu’elle couvre plus d’une région en réalité. Nous avons une coordination dans le Sud-Ouest. Il y avait beaucoup de projets pour cette coordination-là. Mais actuellement nous n’avons que deux (02) bergeries là-bas qui sont coordonnées par le coordinateur du Sud-Ouest, lequel réside à Limbé. La crise actuelle que vivent les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest empêche le développement qu’on escomptait de ce côté-là. Nous avons essayé de prospecter du côté de la région de l’Ouest, dans un ou deux départements, cependant, c’est loin d’être concluant pour l’instant.
Donc voilà globalement présentée la DRD et ses structures à Douala et dans le Sud-Ouest.

ML. Ok très bien merci. Comment se porte cette délégation notamment sur le plan de la spiritualité ? Vous avez évoqué plus haut les inspections de service qui s’occupent des charismes de la FE que sont la louange, l’intercession et la Caritas. Comment est-ce que ces différentes artères de la spiritualité se comportent à ce jour ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Ce qu’il faut dire d’entrée de jeu c’est que la délégation ce n’est pas le délégué ! C’est assez compliqué à Ephphata. La délégation c’est le bureau de la délégation. Il fallait le dire. Le délégué n’est juste qu’un représentant. Mais les choses sont gérées par un comité au rang desquels figurent les adjoints au délégué, les secrétaires généraux, les financiers, la coordination des inspections. Voilà à peu près le cœur de la délégation.
Vous comprenez que le délégué ne peut pas tout faire sur tous les plans (administratif, spirituel, financier etc.). Cependant, la réalité est qu’en excluant cette période de crise sanitaire que le Cameroun a traversé, la délégation respecte toutes ses programmations spirituelles ; parce que la DRD a cette particularité qui est de sortir un programme en début d’année. Celui-ci intègre les prières hebdomadaires et un certain nombre d’autres activités spirituelles comme les veillées de prières qui sont au nombre de cinq(05) ou six (06) par an, hormis la grande veillée du 31 décembre. Vous avez des recollections presque mensuelles au niveau de la délégation. Et vous avez au niveau des inspections des recollections presque mensuelles également. Et les groupes ou bergeries ont des veillées de prières.
Sur le plan spirituel globalement, n’eut été la parenthèse sanitaire mentionnée précédemment, la DRD se porterait mieux. L’impact de la crise du COVID19 se fait sentir même au niveau de l’Eglise tout entière. Néanmoins, lorsqu’un rdv spirituel est pris au sein de la DRD, il est tenu.
L’autre aspect important est que nous aurions pu passer cette année 2020 sans effusés, la délégation a déployé des efforts considérables afin que la formation à l’effusion se fasse sans encombre et arrive à son terme malgré la pause due aux mesures barrières imposées par l’Etat. Nous présentons 15 candidats à l’effusion. C’est une preuve manifeste de vivacité spirituelle.

ML. Merci mais je me permets encore d’insister sur le point de la spiritualité étant donné que la FE c’est d’abord la spiritualité. Est-ce que vous avez le sentiment qu’après les 04 ans consommés à la tête de cette délégation, il y a eu une évolution au niveau de la maturité spirituelle ? Est-ce que vous observez une croissance spirituelle individuelle et ou collective ? Ceux qui au départ étaient dandinant sont-ils plus aguerris aujourd’hui à la connaissance de la Parole de Dieu? Est-ce qu’il y a un changement observé dans leurs vies ? Est-ce que les charismes sont de plus en plus déployés ? Si oui sont-ils encadrés ? Pour finir, avez-vous le sentiment que la communauté de vie qui correspondait à la vision du défunt Père Fondateur se crée au sein de votre champ d’action ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Sr Maguy je crois que les questions comme ça en réalité c’est à vous d’y répondre (rires)

ML : Ah bon ? (rires)

Joseph NDJELLA MBELECK : On ne peut pas tout savoir ! (rires)

ML : Mais mon délégué vous avez forcément des KPI, ou des indicateurs qui vous orientent. Vous avez des rapports des inspections, vous avez vos collaborateurs qui peuvent vous remonter l’information…

Joseph NDJELLA MBELECK : Quand je dis que c’est vous qui pouvez répondre, je veux dire que nous au niveau de l’équipe dirigeante, on essaye de faire du mieux qu’on peut. C’est plutôt ce qui vient du peuple, de la base, qui peut nous permettre d’évaluer la portée de nos actions. Encore que savoir si ça marche mieux ce serait par rapport à quoi ? Aussi, je crois que ce sont des informations à chercher du côté des priants et des collaborateurs auxquels vous faites allusion. C’est à eux qu’il faut demander. Est-ce que vous qui avez vécu plusieurs bureaux de délégations à Douala comment est-ce que se comporte le bureau actuel ? Vous comprenez ce que je veux dire. De nous-même, ce n’est pas évident de nous juger.

ML : Notre question ne s’inscrit pas dans le sens de nous positionner en juge d’instruction de votre bureau. Il s’agit de comprendre qu’en tant que leader par excellence de la délégation, vous en avez forcément le pouls spirituel ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Nous sommes d’accord sur ce que nous avons dit, lorsque nous établissons des programmes nous essayons de les tenir ! Ce sont des indicateurs pour nous sur le plan spirituel de savoir si nous avons respecté notre chronogramme. Le deuxième indicateur serait de savoir si sur le plan administratif nous avons tenu toutes nos réunions, notamment celles de la délégation, des inspections, etc. Nous avons également les rapports des groupes qui nous parviennent par les inspections.
Est-ce que les groupes fonctionnent de manière idoine ? Je n’ai pas cette prétention de l’affirmer. Mais je dis que toute œuvre est perfectible. Nous aimerions évidemment que ce soit mieux que ce que nous vivons actuellement.
Toutefois, lorsque nous avons des effectifs de 90 priants à une prière communautaire comme celle d’aujourd’hui ou encore celle de mercredi dernier, ce n’est pas beaucoup ! Mais combien de groupes peuvent réunir 90 personnes tous les mercredis à une séance de prière charismatique ? Combien de groupes de prière ou de familles du renouveau charismatique ?
Évidemment qu’étant à Douala, certaines langues pourront avancer que ce nombre est ridicule…mais combien de groupes peuvent le faire ?
Et ce n’est pas tout ! Autre exemple, la veillée de relance des activités de la délégation à St Marc de la Cité des Palmiers il y a peu s’est très bien déroulée. On peut dire qu’on est content de ce qui est fait au niveau des groupes puisque ce sont les groupes encore appelés bergeries qui portent la Fraternité en réalité. Elles peuvent avoir beaucoup de mal à fonctionner parce que justement les engagés sont rares. C’est la raison pour laquelle on revient souvent avec des thèmes généraux tels que « l’engagement ». Mais, la délégation vit tant bien que mal.

ML : Très bien ! En fin d’année dernière il nous souvient qu’il s’était tenue une réunion au cours de laquelle des personnes s’insurgeaient contre le système de fonctionnement du ministère d’intercession. Sachant que le fer de lance de la FE c’est l’intercession, la louange. Est-ce que au courant de l’année 2020 vous êtes parvenu à colmater les brèches et ce, en dépit du COVID 19 ? Si non, comment entendez-vous le faire d’ici les prochaines échéances ?

Joseph NDJELLA MBELECK : L’année n’ayant pas été vécue spirituellement de manière classique, on peut avoir du mal à évaluer la sérénité mais on observe un regain d’engagement, à l’instar du cœur de la chorale de la délégation qui est entrain de continuer les répétitions et ce bien après l’heure de fin de la prière communautaire. La chorale connaît plus de sérénité et est plus présente au cours des séances de prières. Il en est de même au niveau de l’inspection en charge de l’intercession, je ne pense pas qu’il y ait un problème particulier. C’est vrai que nous n’avons pas eu beaucoup d’activités qui faisaient appel à leur charisme comme les campagnes d’évangélisation régulièrement organisées au sein de la DRD. Cela signifie que les intercesseurs se sont reposés plus ou moins. C’est le calme plat de ce côté-là. On les a vus un peu à l’évaluation des postulants à la croix et ces évaluations se sont bien déroulées.
On ne peut vraiment pas juger la spiritualité cette année qui n’a pas été une année ordinaire, mais c’est assez calme.

ML : Et pour la Caritas dont la journée annuelle sera célébrée ce 22 novembre au sein de la délégation ? Est-ce que vous pensez que ce sera une réussite ? Est-ce que les mêmes causes que vous évoquez pour l’intercession ne seront pas similaires à un empêchement concernant le bon déroulement de cette journée ? Est-ce qu’on peut s’attendre à ce que ce soit timide ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Ce sera timide ! Ça doit être dû à l’ambiance sanitaire ambiante. Et ce n’est même pas parce que les gens ont manqué de générosité, mais c’est parce que déjà les membres de la Caritas que j’ai vu ce soir n’ont même pas encore reçu la liste des nécessiteux. Et pourtant l’évènement c’est ce dimanche 22 novembre.
Il faut aussi dire que les groupes ont commencé à travailler tardivement. Tous les automatismes et les mécanismes ne sont pas encore réglés au sein des groupes. Ce qui fait que lorsque le groupe n’est pas à sa fonction optimale, même les priants ne sont pas tous répertoriés normalement. Ceux qui viennent ou pas… À ce sujet je vais dire quelque chose : il y a une choriste active que je n’ai pas vu depuis six ou sept mois. Justement elle a fait un AVC et elle est venue aujourd’hui. On était surpris de n’avoir pas eu cette nouvelle, moi particulièrement. Vous comprenez que la crise sanitaire nous a éloigné les uns des autres. Et ça fait que la journée CARITAS de ce dimanche on ne sait pas…peut être qu’il y aura un sursaut de dernière minute. Au moins au niveau des frères et sœurs qui sont dans les maisons. On pourra leur apporter un petit élan de solidarité….

ML : Est-ce que vous n’avez pas le sentiment de vous refugier un peu trop dans les affres de la pandémie du COVID19 ? À vous entendre on peut avoir l’impression qu’avant tout allait bien, et c’est la crise sanitaire qui est responsable de tous les manquements. Est-ce que ce n’est pas une porte ouverte que vous empruntez un peu trop facilement ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Ce n’est pas une excuse c’est la réalité, puisque l’Église la vit et nous sommes dans l’Église.

ML : Très bien ! En tant que DRD vous êtes également en charge de la gestion du patrimoine de la délégation, que deviennent les actifs de la DRD notamment le terrain dont évoquait précédemment l’Aumônier Général (AG) récemment en tournée ici ? Est-ce que en 2021 lorsque la série des grands projets sera lancée, ce terrain fera l’objet d’une cérémonie de pose de la première pierre en prélude à des constructions ? Pouvons- nous espérer que dans un futur proche nous aurons un Béthel à Douala ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Je crois que l’AG a répondu à cette question. Il a dit que c’était une question d’argent pour ce terrain-là. Globalement on avait acheté là-bas cinq mille mètres carré (5 000m²) pour un montant total de quinze millions (15 000 000 XAF). L’AG a bien dit qu’on avait avancé que cinq millions et demi (5.500 000 XAF), peut-être un peu plus. Vous voyez un peu la différence qu’il y a encore dans l’acquisition de ce bien.

ML : Mais comment donc comprendre qu’on ne se mobilise pas ? On n’en parle même pas ! Beaucoup ont été surpris d’apprendre qu’on avait un actif latent. Et pourtant il y a des mobilisations pour les chaises à Mangèn etc. mais pour une immobilisation aussi importante et salutaire pour la DRD ça tombe dans les oubliettes c’est un peu inquiétant non ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Non, on ne peut pas rentrer ici dans le passé… quand notre bureau prenait les rênes, il y avait une crise de confiance sur le plan financier. Cette crise perdure encore ! Cependant, il faut aussi ajouter qu’on exagère un peu dans cette crise car on a toujours comme l’impression que les priants auraient contribué des tonnes d’argent mais on ne voit pas ce qu’on fait avec cette manne. Donc, il y a eu ces problèmes de GICs et tout ce qui a entouré leur gestion. Et ça a creusé la confiance. Ce qui fait que demander encore maintenant aux gens de contribuer pour quelque chose qui n’est pas visible d’ici six mois n’est pas évident. Un tel projet demande vraiment un engagement d’une seule voix. Et pour cela il faut consolider la confiance et c’est ce à quoi on travaille.
À moins qu’évidemment comme l’AG le disait, nous n’ayons des débouchés ailleurs pour bien développer ce projet de manière substantielle, ce n’est pas exclu ! Mais si c’est la délégation qui le fera, je ne pense pas que ce soit faisable dans le court terme. S’il faille que nous collections sept millions et demi seulement pour terminer l’acquisition du terrain, on ne parle même pas encore de constructions, sept millions et demi vous voyez ce que ça fait ! Je ne sais pas dans vos têtes où est ce que ça va sortir ? Donc on est réaliste.

ML : Mais comment est-ce que les autres communautés de vie font pour ériger des bâtisses ? On ne comprend pas pourquoi à la FE il y a cette léthargie ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Elles font beaucoup de choses…elles écrivent, elles vendent des livres. A titre illustratif, il y a un projet pour lequel des frères à Ephphata se sont associés pour acheter des pagnes pour environ sept millions (7 000 000XAF), après constat d’une pénurie dans le domaine et les encouragements de la Fraternité. Voilà trois ans que le stock n’est pas encore vendu, même pas à moitié. Voyez-vous si ça avait été l’argent de la délégation qui y avait été investie, elle aurait déjà déclaré la faillite. En effet, en escomptant par exemple un bénéfice d’un million (1 000 000XAF) par an pour un projet comme celui-là, si on arrive à vendre les mille pagnes achetés, on peut s’attendre à trois millions (3000 000 XAF) pour 3 ans. Cependant, s’il faut attendre cinq ans, voire plus, pour avoir trois millions… on comprend que ce ne sera facile de financer nos projets ! Vous pouvez déjà vous mettre à la place de ceux qui ont engagé leur argent pour ce projet-là, même l’argent investi n’est pas encore retourné.

ML : Peut-être qu’il faut une cellule d’intelligence économique qui soit là pour réfléchir, nous avons en face des grandes communautés comme celle de l’Emmanuel ou même ici localement à Yaoundé, à Bertoua on entend de bonne choses là-bas…Mais Douala qui est – et ce sont les mots de l’AG – la délégation phare de la FE, on dirait qu’il y a des pesanteurs… ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Il n’y en a pas sur certains plans ! Douala n’est jamais en retard dans ses contributions financières au profit de la Fraternité. Et en interne il y a beaucoup de choses qui se font.
Dans ces projets de GICs nous avons un terrain à Pitti auquel je n’ai pas fait mention. On est en train de consolider car lui également n’était pas entièrement acheté, il y a un reliquat à payer. On ne veut pas le perdre aussi. On pensait qu’on pouvait commencer à l’exploiter. Toutes ces choses-là qu’on ne peut pas faire.

ML : À cause de l’argent ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Oui et au niveau de la communauté on ne pourra pas le faire parce que ce sont des projets qu’on a déjà essayé et qui n’ont pas réussi. Maintenant est ce que les frères et sœurs peuvent investir dans ces terrains et ça nous rapporte quelque chose ? Là aussi on n’y arrive pas, car personne ne se prononce. Il y a tout cet ensemble. Si on demande aux gens de collecter une somme pour faire un champ de cinq (05ha) hectares, même si c’est un million on n’y parviendra pas à cause des antécédents. Personne ne va le faire. Les gens vont se poser de nombreuses questions, qui va cultiver ? Et les bénéfices iront où ? etc. en ce qui la concerne, la délégation ne peut pas générer des sommes si importantes, des fois en fin d’année on se retrouve avec en caisse la somme de 150 000XAF et vous connaissez les multiples sollicitations auxquelles la délégation doit faire face.
Donc à partir de nos fonds propres c’est difficile. Qu’est-ce qu’on va faire ? C’est continuer de prier et de présenter cela au Seigneur.

ML : En dehors du projet de terrain, vous avez mis sur pied un projet Caritas qui est la mutuelle dénommée MUFRATEPH-DRD, est ce que vous pouvez nous en faire un descriptif ? Nous avons entendu dire qu’à Yaoundé il y avait un projet similaire déjà implémenté mais que Douala tardait à emboiter le pas. Qu’est-ce qui vous motive donc finalement à le lancer ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Il y a des pesanteurs en réalité à Ephphata qu’on n’arrive pas nécessairement à surmonter. La première c’est qu’on se dit qu’on est dans un groupe de prière et que les choses matérielles n’ont pas de place. On se dit on est là pour la prière, on peut encore demander les messes pour les défunts etc, mais aller jusqu’à porter assistance aux malades ou enterrer les frères et sœurs, ça va au-delà de notre mission. Je crois que si la délégation n’a pas une mutuelle jusqu’ici, ça doit être l’un des écueils à lever parce que dans la tête de plusieurs, on devrait se réserver à la spiritualité. Or, une mutuelle dans ce cadre participe aussi de la spiritualité. C’est d’ailleurs l’une des œuvres de miséricorde, que d’enterrer nos morts.
Pour revenir à ta question, il y avait à Ephphata Douala un « deux poids deux mesures ». Par exemple, on a deux défunts de même rang, comme des inspecteurs. Chez l’un, les obsèques seront courues, chez l’autre ce sera le désert au niveau de la participation des frères. Qui pis est, nous avons vu des inspecteurs engagés et travailleurs dont les obsèques se sont passées sans que les frères et sœurs ne soient présents. C’était vraiment désolant. L’idée de cette mutuelle a naturellement germé en nous et va finalement prendre corps à l’occasion des obsèques assez récentes des membres importants de la Fraternité. Au vu de la générosité des uns et des autres, ces obsèques, qui reposaient par ailleurs presqu’entièrement entre nos mains, se sont très bien déroulées. Les gens se sont dit que si à leurs obsèques la Fraternité pouvait être autant présente, ce serait formidable. Et donc pour rendre cette initiative courante, il fallait la pérenniser par un projet de cette envergure. Voilà comment la mutuelle nait même si elle n’a pas encore pris corps. Nous avons noté un certain engouement, cependant nous estimons que la véritable adhésion arrivera lorsqu’on fera un appel aux contributions. Nous comptons en début de l’an prochain lancer ce projet en officialisant les responsables puisque ce sera une structure détachée de la DRD afin de pouvoir permettre une gestion plus efficiente.

ML : Détachée, mais dépendante quand même ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Oui dépendante dans le sens où les membres viendront de la délégation. C’est-à-dire qu’il faudra être à jour de ses obligations financières au sein de la Fraternité et être un priant de la délégation pour prétendre être un gestionnaire de la mutuelle. Mais dépendante aussi parce qu’ils ne recevront pas seulement des ordres de nous, ils les recevront des statuts et règlements intérieurs de la mutuelle qui sont distincts de ceux de la FE.

ML : Et vous pensez que les contributions seront consistantes ? On évoquait plus haut les difficultés de mobilisation financière. On connaît comment ça se passe dans les mutuelles, il faut avoir cotisé pendant un certain nombre d’années pour avoir un fond qui rend éligible à la prise en charge d’obsèques …

Joseph NDJELLA MBELECK : Le principe est simple. On a voulu des cotisations annuelles et non un système de contribution remplacement. Parlant des systèmes de financement des projets de la Fraternité on estime que c’est l’une des voies. S’il y a suffisamment d’engouement autour de la mutuelle, celle-ci pourra générer assez de revenus.
Les contributions initiales pour pouvoir bénéficier des prestations de la mutuelle s’élèvent à cinq mille (5 000 XAF). En termes de prestations pour un départ, il s’agit de la prestation décès. Ce qui veut dire que c’est en cas de décès de l’un des membres de la mutuelle qu’on viendra au secours de ayant droits. Ils bénéficieront de ce que le membre aura contribué. Il faut aussi préciser qu’avant de contribuer au sein de la mutuelle, il faudrait au préalable s’acquitter de ses obligations financières auprès de la Fraternité.
A ce sujet, on avait fixé le montant de trois mille (3000 XAF) qui peinait à prendre forme, maintenant avec la mutuelle, comme les gens sont probablement informés de la condition préalable liée à la Fraternité avant d’accéder aux bénéfices de la mutuelle, ce sera un gros avantage pour la délégation.

ML : Vous estimez que ça va permettre aux priants de se régulariser vis-à-vis de la délégation si je comprends bien?

Joseph NDJELLA MBELECK : Oui c’est ça ! Et on pourra se projeter au niveau des projets propres à la délégation.
On ajoutera ici que comme il s’agit d’une prestation décès c’est-à-dire ce sont les ayant droits qui vont recueillir les fonds au bénéfice du défunt membre, les cotisations sont annuelles. C’est vrai que tout le monde ne peut pas mourir au même moment, mais il existera une période de constitution des fonds qui est de six (6) mois.
A partir de janvier 2021, il a été entendu qu’on ne pourra pas verser des prestations avant fin juin 2021. Et on a également exigé des mutualistes que fin mars 2021, que chacun ait déjà versé sa cagnotte. Cela permet d’avoir une visibilité. Si on est membre de la mutuelle celle-ci doit pouvoir respecter ses obligations. Ce qui implique que même si d’aventure les caisses ne sont pas assez approvisionnées après la période de six (6) mois, la délégation s’engage à soutenir le cas du défunt en règle.
Le montant de la prestation est de trois cents mille francs CFA (300 000XAF) à verser pour les obsèques, on estime que ce montant est raisonnable.
La mutuelle va gérer les cagnottes via un comité de personnes totalement dédiées à la cause. Il y a des scénarii où les membres voudront contribuer en plusieurs tranches etc. Ce sont des détails qui ne peuvent pas être pris en charge par la délégation.
La mutuelle va générer au fil des ans un peu d’argent qui permettra de financer des activités génératrices de revenus au profit de la mutuelle et des mutualistes, mais aussi au bénéfice de la Fraternité. Prenons le cas du terrain de Pitti, si la mutuelle se décide de prendre en charge l’investissement champêtre à but lucratif de cinq millions (5 000 000XAF), les mutualistes seront regardant quant à la gestion de cet investissement et cela pourra générer des revenus au profit de la mutuelle, ainsi que de la délégation.
La mutuelle est donc une autre manière de soutenir la Fraternité dans ses perspectives de développement.

ML : En termes d’activités génératrices de revenus, avez-vous pensé à la commercialisation des goodies, des enseignements sauvegardés comme ça se fait ailleurs. Il y a une qualité appréciable d’enseignants au sein de la DRD mais pourquoi on ne capitalise pas sur cet aspect ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Justement ! On a commencé avec un petit booklet qu’a produit la délégation, les enseignements écrits par le Fr Adalbert GWETT, Délégué adjoint n° 1. On peut dire que ça se passe bien puisque les gens achètent. Ce sont des choses à encourager même au niveau de la Fraternité entière en réalité, c’est ça qui peut réellement nous donner de l’argent. Sur le plan spirituel, produire même si au début c’est difficile. Au 40 ème anniversaire, il y avait beaucoup de productions. Un numéro du Paraclet était sorti, le défunt Père Brunot avait produit un document également. Est-ce que ça s’est acheté comme cela se devait … ? Il faut persévérer dans cette voie.

ML : En tout cas pour le cas du document du Père Brunot il a été complètement épuisé et j’ai même eu du mal à mettre la main sur un exemplaire. Pourtant c’est des informations très importantes qui retracent l’histoire de la FE. Il y a de quoi rééditer pour revendre. Peut-être qu’on n’a pas su le repositionner.

Joseph NDJELLA MBELECK : Oui ce sont des pistes à explorer. La production religieuse écrite, des enseignements.

ML : Pourquoi pas de croisades aussi ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Oui on a essayé avec des campagnes d’évangélisation. On en a organisé régulièrement pendant deux ou trois ans. C’est la crise qui a fait en sorte que cette année nous n’en organisions pas. Certaines personnes pensent qu’on peut vraiment financer cette activité et rentrer dans nos financements. Mais pour la petite expérience que nous avons pu avoir, ce n’est pas vraiment le cas. Généralement à Douala, les groupes fonctionnent en cloisonnement. Quand une paroisse abrite une campagne d’évangélisation, c’est à peine si on voit les fidèles de cette paroisse à cette campagne.

ML : Peut-être que les moyens de communication ne sont pas à la hauteur ? Il y a quand même nos voisins les églises dites de réveil qui mobilisent. Comment ils font ? Peut-être qu’il faut benchmarker ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Oui faut peut-être qu’on ait des gens qui peuvent nous apporter leur expérience dans ce domaine. Mais il faut se dire que même au niveau de la communication c’est beaucoup d’argent. Parce que même ce que nous produisons en termes d’affiches etc…Je ne sais pas si on peut parler de revenus de la croisade. Il n’y en a pratiquement pas. Ce qu’on fait généralement c’est qu’on s’entend avec la paroisse pour les demandes de messe. On se dit qu’avec les messes qu’on aura, on pourra avoir quelque chose… Vraiment l’unique revenu ce sont les demandes de messes.
Parce que s’il faut compter sur les différentes quêtes, ça revient à la paroisse. Nous avons nos prières charismatiques où il y a aussi des quêtes mais pour tout vous dire ce n’est grand-chose.

ML : Et comment on explique qu’à l’époque du défunt Père fondateur il y avait du monde et maintenant il y a comme une fracture au niveau de la mobilisation des foules. On a de la peine à engendrer de la notoriété dans nos évènements. Il n’y a pas lieu de faire une introspection et voir ce qu’il y a lieu de corriger ?

Joseph NDJELLA MBELECK : Non il faut comprendre que le champ du renouveau charismatique s’est élargi. La Fraternité EPHPHATA n’est plus en position de monopole. Elle n’a jamais été seule c’est vrai mais elle était la plus visible. Actuellement dans le renouveau c’est un champ très ouvert.
En plus nous avons par chance beaucoup de membres de clergé qui font dans les prières des malades, qui organisent les séances de délivrance, de guérison etc. Donc, même s’il était encore vivant, le RP HEBGA, de regretté mémoire, ne serait plus seul à exercer ce charisme.
Sans compter que la société actuelle est plus matérialiste que spirituelle. Il y a 20 ans, 30 ans on était plus croyant qu’on ne l’est aujourd’hui. Donc, même de ce côté-là ça réduit encore.
Ephphata est un mouvement de masse, cependant, tous ne peuvent sortir au même moment. La ville s’agrandit et pour que les priants se déplacent en masse d’un lieu comme Bonabéri pour aller à St Marc à la Cité des Palmiers comme il y a peu de temps ce n’est pas évident. Les populations environnantes peuvent venir pk 8, Beedi viendront, on fera 200 ou 300 personnes, ce n’est pas rien. S’il faut organiser 5 veillées dans 5 pôles de la ville, ça fait quand même 1500 personnes mobilisées.
Il y en a qui sont casaniers qui ne sortent jamais de leurs groupes. C’est quand on va leur donner des responsabilités qu’ils vont se sentir le devoir de le faire.
Il y a beaucoup de choses sur lesquelles il faut travailler. Ephphata c’est un mystère, si ce n’était pas un don de Dieu ça n’existerait plus.
Il y a beaucoup de groupes du renouveau qui sont nés en même temps que le nôtre mais eux n’existent plus. Une raison peut être évoquée qui est celle de dire que le fondateur avait un charisme particulier qu’il a légué qui est le ministère de l’intercession. Certains disent que nous le faisons mieux que d’autres. En revanche, nous ne sommes pas les seuls et même les prêtres ne sont pas les seuls. Les problèmes ne se résolvent plus de la même manière. Avant c’était entre le marabout et les prêtres. Maintenant l’offre est plus étoffée. Il y a les églises dites de réveil que tu viens de mentionner. C’est leur spécialité, ils vivent de ça.

ML : Mais comment ces églises dites de réveil ont réussi à damner le pion alors qu’il y a encore quelque années nous étions en situation de quasi-monopole ? Il faut peut-être reconnaître que quelque part il y a eu un échec mon délégué.

Joseph NDJELLA MBELECK : Non justement en réalité la religion catholique n’a pas embrassé le renouveau charismatique de la même manière que le mouvement pentecôtiste qui vit de ça, du renouveau spirituel qui est né au début du 20ième siècle. Le renouveau charismatique est un mouvement pentecôtiste. On ne peut pas dire qu’ils nous damnent le pion c’est ce qu’ils font en permanence, le Catholique ne fait pas que ça !

ML : Le catholique ne fait pas que ça mais il y a un besoin et le renouveau charismatique catholique doit pouvoir répondre à ce besoin.

Joseph NDJELLA MBELECK : Le renouveau charismatique répond comme je l’ai dit.

ML : Oui mais de manière suffisante ? De manière percutante ? Sinon nos voisins n’auraient pas autant de terrain… Ils se développent financièrement, ils se développent en termes d’infrastructures, en termes d’effectif, en termes de champ d’influence…

Joseph NDJELLA MBELECK : Non en termes d’infrastructures je ne pense pas non.

ML : Mais ils construisent des bâtisses au bout de deux trois ans. Nous ici à Douala même pas une chambre qui nous appartienne.

Joseph NDJELLA MBELECK : Ils ne construisent pas plus que nous.
La FE n’est pas un mouvement en dehors de l’Eglise. Nous devons d’abord remplir les obligations qui sont les nôtres vis-à-vis de l’Eglise. Si cela n’avait pas été le cas nous n’aurions pas seulement une seule église. Il faut comprendre que la FE est un plus pour l’Eglise mais ce n’est pas l’essentiel de notre vie de foi. Cela peut le devenir mais nous avons d’autres obligations qui impliquent des obligations financières. C’est nous qui construisons les églises, payons les terrains pour de nouvelles paroisses. Donc les sollicitations sont diverses comparativement à d’autres mouvements où c’est centralisé.
On peut même se demander pourquoi nous voulons ces infrastructures ?

ML : Oui mais nous n’avons pas d’espace suffisant pour nos congrès, nos séances d’intercession où on peut rendre ministère comme il se doit, pour nos veillées etc. Nous avons besoin d’un espace à nous !

Joseph NDJELLA MBELECK : Oui on les a. On ne peut pas se plaindre de ne pas bâtir au rythme que vous mentionnez. Le rythme auquel nous allons n’est pas forcément le mauvais rythme. Nous avons d’autres obligations.

ML : Je ne sais pas si c’est objectif ce que vous dites parce que c’est vous la tête de la délégation. Vous ne pouvez dire que ce que vous faites est bien.

Joseph NDJELLA MBELECK : Mon allégeance je vais vous dire en dehors de la FE c’est à l’Eglise. Et la FE son allégeance c’est à l’Eglise. Ce qui signifie que s’il y a deux projets, si l’un concerne l’Eglise et l’autre la FE, c’est celui de l’Eglise qui passe en premier. C’est comme ça.
Nous vivons parce que l’Eglise nous a donné cette vie-là. Cela ne nous empêche pas de développer des projets propres. C’est ce que nous faisons à un rythme que d’autres pensent pas assez accéléré.

ML : Merci mon délégué. Nous nous acheminons vers le 44ième anniversaire à Mangen. Pour ce qui vous concerne, vous avez déjà fait six (04) ans comme chef de terre à Douala. Quel est votre héritage êtes-vous entrain de laisser au sein de cette délégation si jamais vous devriez être promu à d’autres responsabilités ? (Rires il ne s’agit pas d’une prophétie)

Joseph NDJELLA MBELECK : En principe les fonctions à la tête de la délégation c’est souvent deux mandats. Donc vous avez raison je suis sur le départ puisque suivant cette tradition, au 46ième on devrait changer au moins le délégué même si le bureau reste.
Évidemment que ce n’est pas une critique, mais on devrait permettre à plusieurs personnes de s’essayer à ce genre de fonction. C’est vrai que l’Église est conservatrice, on n’aime pas trop les changements. Les changements apportent aussi beaucoup d’incertitudes. C’est vrai !
Toutefois, on n’a pas toujours besoin de suivre l’Église. Il faut des gens nouveaux par rapport à des postes clés. La nouveauté c’est l’enthousiasme, et quand on est là depuis un certain temps cet enthousiasme commence à s’effriter, la routine s’installe.
Le seul souci c’est qu’on ne démissionne pas de l’appel de Dieu bien qu’on soit souvent tenté de le faire. Faut quand même qu’on y pense, qu’on renouvelle !

ML : Oui mais pour renouveler il faut pouvoir trouver des remplaçants. Vous souligniez précédemment le problème de l’engagement, peut être que c’est à tous les échelons.

Joseph NDJELLA MBELECK : Si on ne fait pas confiance aux gens, on ne peut pas savoir s’ils sont engagés ou non.

ML : Il faut aussi que ces gens donnent des signes qu’on peut leur faire confiance.

Joseph NDJELLA MBELECK : Oui ça c’est vrai ! Mais c’est une pièce à deux faces. Pour la défense des hauts dirigeants, il faut reconnaître que le discernement dans l’appel n’est pas chose facile. Nommer des gens qui vont diriger une délégation comme celle de Douala peut faire passer des nuits blanches.
Néanmoins, je crois qu’on est dans un mouvement de l’Esprit Saint. On ne peut pas dire que c’est tel délégué qui a l’Esprit Saint et tel autre qui viendra ne l’a pas. Il faut qu’on se laisse tous guider par le St Esprit. Qu’on donne l’opportunité aux autres même si ceux-ci ne vont poursuivre que la voie tracée par les prédécesseurs.

ML : Mais vous savez on a besoin des compétences mûres et bien rodées comme les vôtres. Après 44 ans on a besoin des compétences. Les dirigeants ne vont pas se priver de vos compétences !

Joseph NDJELLA MBELECK : Oui mais pas nécessairement à la même position. On peut trouver autre chose. Mine de rien je n’ai pas été à une école de délégué. Donc on peut m’envoyer ailleurs et je vais aussi apprendre à ce nouveau poste.
Auparavant j’étais adjoint au Conseil juridique donc, ce n’est que comme ça qu’on peut créer des compétences. Faut pas avoir peur des échecs cela nous rend plus forts. Ça c’est d’un.
La deuxième chose c’est que lorsque je suis arrivée à la FE il y a deux faits qui m’ont frappé en termes de défaut : d’abord on n’enterre pas nos morts. Alors que c’est élémentaire. Et on ne le faisait pas dans la Fraternité. Pourtant les frères enterrent toujours leurs frères. Et donc si cette mutuelle peut prendre forme j’y verrais vraiment une grande réussite.
L’autre fait marquant comme échec c’est l’accueil au sein de la FE. Et justement on faisait le parallèle avec les mouvements pentecôtistes, c’est au niveau de l’accueil. Quand un membre nouveau vient, comment est-ce qu’on le reçoit ? Les gens viennent et disparaissent et personne ne se pose la question. Je vous faisais part de la sœur choriste qui a disparu huit (8) mois parce qu’elle a été victime d’un AVC, je ne m’en suis pas aperçu, et au demeurant, même la chorale n’a pas pu me dire qu’il y a pareille situation.
Si on avait mis l’accent dans les groupes au niveau de l’accueil, en menant une vie de famille la FE serait autre chose. Car, en en dehors de charismes que nous avons il nous faut aussi ce charisme-là.

ML : Comment vous comptez juguler ce problème là sur le temps qu’il vous reste ?

Joseph NDJELLA MBELECK : C’est très simple ça se joue au niveau des groupes. Au niveau des groupes où la bergerie est consciente. . À la limite, imiter les églises de réveil, s’enquérir des conditions de vies de chaque priant, le lieu de résidence, sa famille, ainsi de suite. Quand on ne voit pas un tel pendant un certain nombre de temps on appelle. Il faut responsabiliser les gens à ce niveau.

ML : C’est fondamental ! Si on arrive dans un groupe il y a du commérage, et puis les gens sont arrogants, ils sont à la fois sorciers et autres, il y a la luxure. Parfois même à la tête des groupes. Voilà ! Tout ça aussi ce sont des écueils.

Joseph NDJELLA MBELECK : Bon ça apparemment, peut-être que ça existe mais moi je ne le vois pas.

ML : C’est une observation hypothétique ! Ça peut aussi expliquer ce fait qu’au départ les groupes commencent avec un certain effectif qui diminue drastiquement. Et après on vous sort un rapport pour dire que les gens ne sont pas engagés. Ils ne sont pas aussi engagés car ils n’ont pas trouvé terrain fertile à l’engagement. Les gens peuvent venir chercher Jésus Christ et après ils découvrent le malin pourquoi devraient-il revenir ? Il faut peut-être aller à la base pour comprendre tous les contours ?

Joseph NDJELLA MBELECK : pour être tout à fait vrai, moi je n’ai pas ce retour-là. Je ne sais pas. J’ai plutôt l’impression qu’il faut travailler l’accueil. Le retour que tu décris là sur les groupes, je ne l’ai pas.

ML : Il y a lieu d’enquêter !

Joseph NDJELLA MBELECK : Je vais enquêter pourquoi, personne ne se plaint. On n’a pas ce retour. Il faut une base pour enquêter. Tu comprends ce que je veux dire ?
De toutes les manières l’Esprit Saint fait toujours le tri. Dans ce genre de situation il ne faut pas trop s’inquiéter. On a déjà vu ça, mais le problème est que ces gens font partir les autres. Cependant, celui qui vient doit aussi pouvoir être persévérant. On vient chercher Jésus Christ et non le berger ou l’intercesseur.

ML : Mais ils veulent pouvoir voir Jésus Christ chez le prochain…

Joseph NDJELLA MBELECK : Oui s’ils ne l’ont pas vu chez le berger, ils peuvent le voir chez le simple priant.

ML : C’est vrai ! Quel est votre mot de fin pour vos priants qui vont vous lire ? Et également à toute la grande communauté Ephphata Internationale ? En tant que priant puis en tant haut responsable.

Joseph NDJELLA MBELECK : Les priants de la DRD savent globalement que je passe le temps à les encourager. Je trouve mes priants formidables. Comme je l’ai dit, malgré les engagements multiples, ils n’ont jamais fait défaut lorsque la DRD a été interpellée pour une cause ou pour une autre. Donc je ne peux que transmettre tous mes remerciements et encouragements. Mais comme on le dit il y a des choses encore plus grandes. On doit bâtir les Hommes mais aussi les immeubles. Si nous pouvions être des disciples du Christ ce serait encore une fierté car c’est ce à quoi la délégation s’attèle dans les enseignements qui sont prodigués. Dans tout ce qui est fait, c’est l’Homme spirituel que nous nous attelons à bâtir. Je félicite la délégation pour tout ce qu’elle fait pour Jésus Christ, pour leur église de proximité, et pour la FE de manière générale, pas pour moi ou pour le bureau car je ne suis qu’un passant. Et le bureau aussi. Qu’ils œuvrent pour le Christ au travers de la FE qui est un des instruments dans les mains de l’Église. Il faut aider l’Église à avancer. La compassion qui prend soin de ceux qui sont touchés dans leur âme, les malades suivis au sein de la FE sont touchés dans leur âme. C’est ce que nous faisons. Donner de l’argent à la FE, c’est donner pour ces personnes tourmentées par le malin, arrêter d’être financièrement généreux, c’est arrêter d’aider ces frères et sœurs.
Toutes mes félicitations et encouragements encore. Il faut mettre ce projet de lieu de prière sur pied. Si ce n’est pas moi, ce sera mon successeur. Ça semble demander un peu d’argent mais c’est possible avec la grâce de DIEU.

Propos recueillis par Maguy Laurence MATIA

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